CONTRE L’ACHARNEMENT ADMINISTRATIF, LA VOLONTE DE SE BATTRE POUR UNE AGRICULTURE PLUS ECOLOGIQUE.

Mercredi 17 octobre, à Evreux (Eure), 80 personnes sont venues à l’appel de « Paysans hors norme » pour soutenir Gabriel Dufils, petit agriculteur normand en combat contre l’administration pour la levée du séquestre de son troupeau qui dure depuis depuis7 ans. Aucune vache ne peut être déplacée, ni vendue. Les frais d’hivernage sont considérables et aucune rentrée d’argent en face. Interdiction formelle de vendre viande, lait, fromages et tout produit qui découle de cet élevage A l’origine du contentieux, un retard de bouclage de quelques bovins pourtant déclarés officiellement sur le papier et la machine répressive de l’administration s’emballe, très suspicieuse et procédurière comme à son habitude. Cette même assurance et imperméabilité technocratique qui a, pour les mêmes raisons que chez Gabriel, conduit à la destruction totale du troupeau d’Herfried, 23 vaches, à moins d’1 km de la ferme des Dufils. Il y a peu, dans cette même région, un agriculteur s’est couché sous son tracteur, mort écrasé à la suite d’un contrôle difficile.

 Gabriel s’est pourvu en justice jusqu’au conseil d’état où il a gagné, mais il faut croire que la directrice de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) se juge au-dessus de tout ça en s’obstinant à détruire cette petite ferme.

Le siège de la DDPP de L’Eure a donc été occupé tout l’après-midi par les militants très remontés contre elle. La directrice est venue au contact plusieurs fois confortant l’expression « …Parler à un mur » qui prenait là tout son sens. Echanges très musclés, tout autant que le déploiement policier qui montait graduellement en puissance…

En fin d’après-midi, les occupants ont négocié leur sortie du siège de la DDPP sans arrestation, pour continuer leur action en centre-ville. Se trouvait là le troupeau municipal de plus de 100 brebis qui sert à entretenir les coteaux et espaces verts de la ville. 2 vigiles gardaient les moutons parqués pour la nuit. Les barrières et la clôture électrique ont sauté et le troupeau s’est dérouillé les pattes un moment avant qu’il ne soit remis dans le clos du début. Panique chez la police qui essayait de bloquer ce qu’elle pouvait avec voitures et fourgons, klaxons et gyrophares. Berger est un métier ! Pas un vol de bétail comme l’indiquait un commissaire, mais un emprunt, et surtout un signal donné, face aux blocages de l’administration et à sa volonté de détruire la petite paysannerie, nous restons mobilisés !