Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
NPA 27 -  Eure

"Elisée Reclus, La passion du monde", un film de Nicolas Eprendre

23 Novembre 2013 , Rédigé par NPA 27 Publié dans #CULTURE

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4f/Le_Cri_du_Peuple_-_Elis%C3%A9e_Reclus.JPG

« La Passion du Monde » est le motif central de la vie de Elisée Reclus, géographe et anarchiste français (1830-1905). Le  portrait d’une personnalité peu banale, tout à la fois grand voyageur, scientifique reconnu et homme de conviction. Des convictions qui le guident sa vie durant,  au risque de l’affrontement (La Commune de Paris), de la prison et de nombreux exils.

 Avec Reclus, on assiste à la naissance d’une science, la géographie,  qui en s’appuyant sur le « temps long », examine l’évolution des paysages et des territoires à la lumière de l’histoire des peuples qui y vivent.

 Avec Reclus, on assiste à la naissance d’une pensée et d’une pratique, l’anarchie. Proche de Bakounine et de Kropotkine, il participe activement à la naissance de ce mouvement qu’il soutient par ses écrits et son immense renom.

 Le défi était de donner vie à la pensée d’un homme du XIXe siècle, par la poésie des images et la magie des textes. Utiliser la puissance de l’évocation cinématographique au service d’un imaginaire fécond et actuel !  Les photographies de Nadar nous transmettent un regard plein de bonhomie et d’acuité. Carlo Brandt donne vie à des pages qui mêlent poésie et humour, pensée scientifique et politique. Les témoignages de Hélène Sarrazin (biographe), Kenneth White (écrivain), Philippe Pelletier et Federico Ferretti (géographes), dressent le portrait d’un géographe sans frontière, un révolutionnaire soucieux de ses semblables et de son environnement. Un homme du 21ème siècle en somme !

 

Photo: Elysée Reclus lisant "le cri du peuple" dans sa maison de Bruxelles.

 


Samedi 30 Novembreà 16h00, au cinéma Grand Forum de Louviers à l'invitation de la Société d'Etudes Diverses de Louviers, dans le cadre du mois du documentaire. Entrée gratuite, suivi d'un débat avec le réalisateur, Nicolas Eprendre, qui sera présent.

 

http://www.la-breche.com/catalog/images/2045.jpg

Évolution et révolution, d’Élisée Reclus

préfacé par Olivier Besancenot, Le Passager clandestin, 2008, 112 pages, 7 euros.

 

Ce géographe remarquable et reconnu, auteur d’une Géographie universelle (1875-1894), était militant anarchiste, membre de la Ière Internationale, banni de France pour sa participation à la Commune. L’Évolution, la révolution et l’idéal anarchiste sera publié en 1898. Mais l’essentiel de sa thèse est déjà présente dans cette conférence prononcée à Genève, en 1880.

Le texte de Reclus est remarquablement moderne, tant dans la dénonciation des crimes du capital que dans sa colère contre ses soutiens, militaires et curés, journalistes et politiciens. Il ridiculise ceux qui s’effraient de la perspective révolutionnaire ; il montre, avec des analogies puisées dans toutes les sciences, qu’opposer évolution et révolution es

 

t insensé, et que ceux qui se disent pour l’évolution (la réforme) contre la révolution sont, en réalité, ceux qui combattent les réformes, quand ils ne proposent pas des contre-réformes. Les remarques de Reclus sur les différents niveaux de conscience des travailleurs sont passionnantes. Et, même s’il montre que le chemin vers l’émancipation n’est

pas rectiligne, il n’en conclut pas moins sur sa conviction : « L’évolution s’est faite, la révolution ne saurait tarder. [...] Le jour viendra où l’évolution et la révolution, se succédant immédiatement, du désir au fait, de l’idée à la réalisation, se confondront en un seul et même phénomène. »

Olivier Besancenot, dans sa présentation, replace Élisée Reclus dans son époque, salue, dans son optimisme, le refus d’abdiquer après la défaite de 1871. Il montre combien, plus d’un siècle plus tard, nous devons intégrer la critique anarchiste de tout pouvoir et de toute organisation. Et de conclure : « Rien ne saurait esquiver le prochain débat de fond : quelle autre organisation démocratique de la société qui fonctionnerait du bas vers le haut, alliant suffrage universel et démocratie directe, combinant autogestion à la base et coordination supérieure de toutes les décisions qui n’auraient pas pu être décidées au plus près, au sein d’assemblées de quartier ou d’entreprise ? »

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article