Bruno Le Maire, sa femme et les considérations morales en politique

Bruno Le Maire, sa femme et les considérations morales en politique

Bruno Lemaire, ministre de l'agriculture lors des universités d'été de l'UMP à Marseille, le 3 septembre 2011 VILLALONGA KARINE/SIPA/1109031812

Bruno Le Maire, ponte de l’UMP, ancien député d’Evreux, ancien ministre, tête de file de la droite à la Région, et on en passe, se présente volontiers comme un rénovateur de la vie politique et institutionnelle. Ainsi, il est entre autres contre le cumul des mandats. Et voilà que, tel un vulgaire Frank Martin, Médiapart nous apprend que son épouse « a été rémunérée aux frais de l'Assemblée sur un poste d’assistante parlementaire à temps plein de 2007 à l'été 2013 (avec une longue interruption pour congé maternité), grâce à des contrats signés soit par son époux, soit par le suppléant de celui-ci, Guy Lefrand». Rien d’illégal là-dedans, nous sommes parmi les gens convenables, qui n’ont même pas besoin de détourner la loi tellement elle est faite sur mesure : « Une cinquantaine de député(e)s sur les 577 élus en juin 2012 ont signalé salarier leur conjoint(e), et une autre cinquantaine un membre de leur famille (ascendant, descendant, cousin, etc.). Le salaire de ces “emplois familiaux” est alors fixé librement par le parlementaire, mais plafonné à 4.752 euros brut par mois». Rappelons que les députés ont droit à 9500€  par mois pour rétribuer jusqu’à cinq assistant-e-s. Déjà exorbitant. Mais elle, elle ne faisait en fait essentiellement que d’encaisser le chèque.

Décidément, il est plus que temps de revenir aux bonnes traditions de la Commune de paris de 1871 : élu et révocable, avec un revenu égal à la moyenne de se que touchent les salarié-é-s. Gageons qu’alors ce beau monde, au lieu de faire des phrases sur la nécessité de retrouver « un avantage de compétitivité » (donc de baisser les revenus) et de dauber sur une prétendue « inflation de dépenses sociales », trouverait urgent de remonter le niveau du Smic !