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NPA 27 -  Eure

Novélis à Rugles : salariés amiantés puis licenciés !

15 Mars 2009 , Rédigé par NPA-27 Publié dans #Comité NPA SUD-EURE

Novélis Rugles : salariés amiantés puis licenciés !

 

Le 3 mars a eu lieu le procès qui oppose 70 salariés de l’usine Novélis de Rugles à sa direction, poursuivie pour avoir exposé les travailleurs du site à l’amosite, la plus cancérogène des formes de l’amiante.

C’est en novembre 2005 que débutent des travaux de démolition sur des fours de recuit installés en 1967.

Aux inquiétudes exprimées par les salariés et le CHS-CT « CGT » quant à la possible présence d’amiante dans ces fours, le directeur EHS (environnement, hygiène, sécurité) leur répond qu’il n’y a aucun risque… malgré le référencement de cette substance dans les plans du site.

« Aucun » risque, donc aucune protection, masque ou confinement du chantier.

« On nous a envoyé travailler dans la mort » dira un intérimaire avant l'audience. Chaque four contenait en effet 700 kg d’amiante. Près de 2 tonnes auront été pulvérisées, à la masse, ventilées dans le site en plein centre de l'atelier en fonctionnement pendant les 11 jours de travaux,

312 salariés ont subi une exposition passive. 23 autres, qui intervenaient dans la fosse, une exposition directe. 12 d’entre eux ont été victimes d’une inhalation massive. La plupart étaient des intérimaires et l’un d’entre eux était mineur et n’aurait donc pas dû se trouver sur un chantier de démolition.

Les avocats des parties civiles, soutenus par la CGT de l'usine et l’ANDEVA (Association Nationale de Défense des Victimes de l'Amiante) ont demandé que Novélis et le directeur EHS (citée en qualité de civilement responsable) soient condamnés, solidairement, à payer des dommages et intérêts de 10 000 euros par salarié partie civile.

Au vu des faits accablants, la défense s’est retranchée dans un cynisme pitoyable invoquant un « effet de mode » pour expliquer les poursuites engagées. Le procureur, quant à lui, a requis une peine de prison de 10 mois avec sursis et 5 000 euros d’amende à l’encontre du directeur EHS.

La seule brèche que l’avocat de Novélis aura cherché à exploiter est venue d’une des parties civiles, qui, à la surprise de tous, a réclamé une indemnisation de… 1 euro ! Cette partie civile bien accommodante avec la direction, et pour qui la vie des travailleurs de Novélis vaut 10 000 fois moins que pour les plaignants, parmi lesquels de nombreux syndiqués CGT, et même 5 000 fois moins que pour le procureur, c’est… le secrétaire de l’union locale CGT de Rugles. Ecoeurant !

Rien ne peut justifier un comportement aussi étranger à l’intérêt élémentaire de tous les travailleurs !

 

Le jugement a été mis en délibéré au 12 mai prochain. Un mois de mai qui sera aussi marqué par les premiers départs qui seront la conséquence des 80 licenciements programmés, et contre lesquels la résistance a été réelle, mais trop minoritaire pour peser.

Amiantés, puis licenciés… un résumé de toute la pourriture du système capitaliste !


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