Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
NPA 27 -  Eure

Le programme du NPA contre les licencements, chômage et délocalisations

20 Janvier 2009 , Rédigé par NPA-27 Publié dans #Nouveau Parti Anticapitaliste

CONTRE LES LICENCIEMENTS

Une logique anticapitaliste

Publié dans Rouge2281, 08/01/2009

Avec la crise économique, la lutte pour empêcher les licenciements et le chômage partiel devient centrale. Elle ne pourra être gagnée que par un mouvement d’ensemble, qui devra imposer des solutions anticapitalistes. Voici quelques propositions du NPA, qui vont être diffusées massivement sous forme de quatre-pages.

Photothèque Rouge/Drean

Photothèque Rouge/Drean

Comment lutter contre les licenciements ? Cette question, qui ce pose depuis de nombreuses années, va prendre, avec la crise, de plus en plus d’importance. Nous avons affaire à de nombreuses difficultés : comment se mobiliser, notamment par la grève, quand l’entreprise met les salariés en chômage partiel ? Quand le but, justement, du patronat est de stopper la production, les salariés doivent-ils reprendre à leur compte la production d’automobiles, alors que celle-ci ne trouve pas de débouché ? Une production moindre, avec réduction du temps de travail, sans rémunérer le capital et les actionnaires permettrait-elle de maintenir le salaire intégral de tous les salariés ? Comment maintenir les emplois dans des entreprises « en faillite » sans se retrouver, encore une fois, à financer publiquement ces entreprises ? Pour sortir de ces pièges et aider à répondre à ces questions tactiques, il faut avoir une vision de la logique globale à imposer.

Sarkozy voulait nous faire « travailler plus pour gagner plus », mais aujourd’hui, les entreprises mettent leurs salariés en chômage partiel avec des baisses de revenus de 20 à 50 %, et les patrons continuent d’expliquer qu’il faut « garantir la compétitivité des entreprises, faire des efforts, être flexibles et encore plus productifs ». Ils n’embauchent pas, expliquant qu’« il n’y a plus de travail », mais ils augmentent la productivité et veulent nous faire travailler le dimanche et jusqu’à 70 ans. Le gouvernement dit que « les caisses sont vides », mais il y trouve sans difficulté des centaines de milliards pour les banques. Il n’a plus d’argent pour les services publics, mais il subventionne les entreprises privées. Il traite les chômeurs d’« assistés », mais il fait 170 milliards de cadeaux fiscaux aux plus riches. Le NPA avance quatre mesures immédiates pour que les travailleurs ne paient pas la crise.

1. Interdiction des licenciements

La crise n’est pas la même pour tout le monde. Les bénéfices des grandes entreprises du CAC 40 pour 2008 atteignent 99,7 milliards d’euros. Les dividendes distribués aux actionnaires sont en augmentation. Les grands patrons anticipent la baisse des ventes en effectuant leurs « dégraissages », comme dans l’automobile, le BTP et dans toutes les filières qui leurs sont liées (sidérurgie, chimie, caoutchouc, verre...), sans parler du commerce, des transports, du tourisme, etc. Des milliers de licenciements « invisibles » et silencieux s’opèrent dans de nombreuses petites entreprises. Des mutations sont imposées par milliers sur des sites éloignés, avec tous les problèmes que cela peut poser (900 kilomètres, par exemple, pour les ouvriers de PSA Rennes vers Sochaux et Mulhouse).

Il faut interdire tout licenciement et pas seulement dans les entreprises qui affichent des profits. En effet, la plupart des PME dépendent de grandes entreprises cotées au CAC 40 qui ont organisé, depuis des années, la sous-traitance et la filialisation. Pour savoir si une entreprise est réellement en difficulté, il faut pouvoir remonter jusqu’aux donneurs d’ordres. C’est le patronat dans son ensemble qui doit supporter les coûts de la crise, et en aucun cas les salariés. À défaut de quoi, il faudra exproprier les patrons et les gros actionnaires, saisir leurs avoirs et nationaliser leurs entreprises, sous le contrôle des travailleurs et de la population, en envisageant dans certains cas la reconversion des activités. Au moment où l’on distribue à perte des milliards aux banques, il faut que l’argent public serve à garantir l’emploi et les salaires. Il ne faut pas laisser l’économie entre les mains de quelques parasites, elle doit passer sous le contrôle public de la population organisée.

Nous sommes pour :

• une loi d’interdiction des licenciements ;

• en cas de défaillance de l’entreprise, nous sommes pour remonter jusqu’au donneur d’ordre ;

• si la loi n’est pas respectée, nous sommes pour l’expropriation des patrons/actionnaires avec gel des avoirs et nationalisation sous contrôle des travailleurs ;

• l’ouverture des livres de comptes et la levée du secret bancaire et commercial.

2. Conditions de travail et retraites

Avec le chômage partiel, où seulement 50 % du salaire est garanti avec un plancher au Smic, et la décision de Sarkozy de faire passer sa durée légale de six mois à un an, des dizaines de milliers de travailleurs vont connaître les caravanes comme seul logement et les pâtes à partir du 10 du mois. On compte aujourd’hui 7 millions de travailleurs pauvres, et ce chiffre risque d’exploser.

En même temps que le chômage partiel, jamais les cadences n’ont été si fortes. On travaille le samedi en heures supplémentaires et, le lundi, on chôme. C’est l’aggravation de la flexibilité. Dans le commerce, c’est le travail le dimanche. Dans les écoles, les classes sont de plus en plus surchargées, les horaires s’allongent. Dans les hôpitaux, le surcroît de travail est tel que beaucoup n’arrivent pas à prendre les compensations pour heures supplémentaires. À la SNCF, c’est contre le rallongement des horaires des roulants que les cheminots se sont battus.

Le gouvernement a donné la possibilité à chaque patron de décider de ses horaires. Aujourd’hui, 75 % des nouveaux contrats sont précaires, dans le privé comme dans le public. C’est une régression terrible pour l’ensemble des travailleurs.

Nous sommes pour :

• le CDI à temps complet comme unique contrat de travail et des embauches au statut dans la fonction publique ;

• la réduction du temps de travail, sans flexibilité ni annualisation, et avec embauches correspondantes jusqu’à résorption du chômage ;

• le retour à 60 ans pour la retraite avec 37,5 annuités, dans le public comme dans le privé, avec 75 % du brut, calculé sur les dix meilleures années, et la retraite à 55 ans pour les métiers pénibles ;

• aucune retraite ou minima social inférieur à 1 500 euros net ;

• le refus de travailler le dimanche.

3. Services publics

160 000 postes au total doivent disparaître entre 2008 et 2012 dans les services publics. Dans la santé, 20 000 postes sont menacés, pour la seule année 2009. 29 CHU sur 31 ont été mis en déficit. On supprime des postes, on prend sur les RTT, on ferme des lits. Les dépassements d’horaires et les enchaînements de journées de travail sans pauses suffisantes sont légion, au risque de la sécurité des malades.

Dans l’Éducation, les 80 000 suppressions de postes prévues en quatre ans signifient des classes surchargées et des enseignants qui n’en peuvent plus. La suppression des enseignants spécialisés dans l’aide aux enfants en difficulté (Rased) abandonnera de plus en plus d’enfants à eux-mêmes.

Il faut reprendre les 360 milliards offerts par le gouvernement aux banques. On pourrait créer des emplois dans les services publics, investir dans les infrastructures (chemins de fer, écoles, logements sociaux, matériel dans les hôpitaux, Canadairs pour les pompiers, énergies renouvelables, etc.).

Mais c’est l’inverse que fait ce gouvernement. Pire, tout en finançant les banques, l’État s’apprête, en 2009, à rembourser aux capitalistes 45,6 milliards d’euros, rien qu’en service de la dette (les intérêts). En reprenant ces 45,6 milliards et 10 milliards sur le budget de l’armement (sur un total de 37,2 milliards) on pourrait créer tout de suite 1 million d’emplois à 2 000 euros net par mois (treizième mois inclus). Nous devons exproprier les banques pour créer un service public bancaire unique, sous contrôle de la population, avec le monopole du crédit.

Nous sommes pour :

• 1 million d’emplois tout de suite dans les services publics ;

• la mise en place d’un service public bancaire unique ;

• la mise sous contrôle public de l’eau, du logement, des médicaments et le retour dans les services publics de l’énergie (EDF-GDF) avec nationalisation sans rachat ni indemnité des entreprises privées de l’énergie (Areva, Total, etc.) ;

• la fin de toutes les privatisations, à commencer par La Poste et les hôpitaux ;

• la rupture avec le traité de Lisbonne, qui accélère les libéralisations.

4. Augmentation générale des salaires

Les salaires sont bloqués depuis des années. Aujourd’hui, le chômage partiel les fait baisser. Il serait possible d’augmenter tous les salaires de 300 euros net par mois et d’imposer qu’il n’y ait aucun salaire inférieur à 1 500 euros net par mois, rien qu’en reprenant sur les profits les dix points du PIB qui sont passés de la poche des travailleurs à celles des capitalistes ces 25 dernières années, soit 170 milliards. L’augmentation des salaires, par le biais des cotisations patronales et ouvrières, permettrait de verser plus de 50 milliards dans les caisses des retraites, de la Sécu et de l’assurance chômage.

Les richesses sont toujours là, c’est nous qui les créons, c’est notre travail, c’est à nous d’en récupérer les fruits. Il ne s’agit pas de « relancer notre pouvoir d’achat pour relancer leur économie », mais bien de prendre le contrôle de l’appareil productif et des richesses que nous produisons.

Nous sommes pour :

• l’augmentation générale des salaires de 300 euros net ;

• aucun salaire ou revenu (retraites, minima sociaux) inférieurs à 1 500 euros net ;

• aucune perte de salaires pour les travailleurs touchés par le chômage partiel ;

• l’égalité salariale entre les hommes et les femmes ;

• l’annulation des dettes des foyers sur endettés !

Unir les luttes pour les rendre efficaces

Le gouvernement est à la solde de « bandits de grands chemins » comme les banquiers, les patrons et les boursiers, qui spéculent sur notre dos à longueur d’année et viennent crier famine quand ils ne font plus les profits escomptés. Tant qu’une minorité continuera à contrôler et à s’accaparer l’essentiel des richesses au détriment de l’immense majorité de la population laborieuse, il n’y aura pas de justice.

Pour satisfaire les besoins de la population face à la voracité des actionnaires, il faut imposer une politique anticapitaliste. Il faut une redistribution des richesses, en s’en prenant à la logique du profit, en mettant sous contrôle populaire les grands moyens de production, en s’en prenant à la propriété privée des riches.

Changer le rapport de force, imposer des mesures favorables à la classe ouvrière nécessite de s’en prendre au pouvoir économique et politique des capitalistes. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un mouvement social d’ampleur, d’une grève de l’ensemble des salariés qui fasse plier patronat et gouvernement. Toutes les avancées dont nous bénéficions encore aujourd’hui (durée du temps de travail, congés payés, Sécurité sociale, etc.) ont été acquises par des luttes sociales. Les colères s’accumulent et commencent à se faire entendre mais, pour faire reculer Sarkozy et le Medef, il faudra faire converger tous ces conflits locaux et catégoriels en un vaste mouvement d’ensemble. Réussir la journée de grève et de manifestations du 29 janvier peut être un point de départ pour redonner au monde du travail confiance en sa force collective. Cela implique d’indiquer, dès maintenant, qu’il faudra des suites à cette journée de mobilisation, comme par exemple une manifestation nationale contre les licenciements. Car, pour interdire les licenciements, augmenter les salaires et sauver les services publics, il faudra un mouvement d’ensemble de la population, une grève générale. ■

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article