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NPA 27 -  Eure

Rejet d'uranium sur le site de Tricastin : Les autorités nucléaires se veulent rassurantes...

9 Juillet 2008 , Rédigé par LCR 27 Publié dans #ENVIRONNEMENT- ECOLOGIE

Les autorités nucléaires se veulent rassurantes face au rejet d'uranium sur le site de Tricastin

LE MONDE | 09.07.08 | 05h46  •  Mis à jour le 09.07.08 | 11h24


Quelque 360 kg d'uranium se sont déversés dans l'environnement du site nucléaire du Tricastin, sur la commune de Bollène (Vaucluse), dans la nuit du 7 au 8 juillet. L'accident est survenu dans une installation de la société Socatri, filiale d'Areva, qui assure la décontamination de matériels et la récupération de l'uranium traité par l'usine d'enrichissement d'Eurodif, installée sur le même site. Les circonstances du déversement accidentel de 30 m3 de solution contenant 12 grammes d'uranium par litre restent encore à élucider.

Les préfets du Vaucluse et de la Drôme ont interdit, jusqu'à nouvel ordre, la consommation d'eau potable issue de captages privés sur trois communes, mais aussi la baignade et la pêche dans les cours et plans d'eau avoisinants. L'irrigation agricole est stoppée. Les effluents radioactifs se sont en effet infiltrés pour partie dans le sol à l'intérieur même de l'établissement. Mais une quantité mal évaluée a rejoint par le réseau des eaux pluviales les rivières de la Gaffière, puis du Lauzon qui se déverse dans le Rhône. La société Socatri, qui a immédiatement effectué des mesures, "a constaté un dépassement de la valeur préconisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les eaux destinées à la consommation humaine d'un facteur 1000 pendant une courte période correspondant au passage du pic de pollution", indique l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Chargé de l'expertise en cas d'accident, cet organisme estime cependant que les "conséquences radiologiques pour les populations devraient être négligeables".

100 FOIS LE REJET ANNUEL

"Dans la mesure où les gens ne consomment pas l'eau de la nappe phréatique, les risques de contamination sont inexistants"
, estime Thierry Charles, directeur de la sûreté des usines à l'IRSN. Un plan de surveillance sur 12 points de prélèvement d'eau va être mis en place pour vérifier l'évolution des teneurs dans les semaines et les mois à venir. Ces analyses permettront de déterminer à quelle échéance les mesures de restrictions pourront être levées. Elles pourraient l'être à plus faible délai dans les cours d'eau, qui assurent une dilution plus rapide, "lorsque nous serons assurés que l'uranium ne s'est pas fixé sur les sédiments", précise Charles-Antoine Louet, chef de division de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à Lyon.

Si les autorités se veulent rassurantes, les associations de défense de l'environnement s'inquiètent de l'ampleur de la pollution. Sortir du nucléaire évoque le risque de cancer lié aux contaminations de ce type. Bruno Chareyron, responsable du laboratoire de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), note que "la radioactivité contenue dans ce rejet a été plus de 100 fois supérieure à la limite annuelle fixée pour cet établissement". Il ne veut pas encore se prononcer sur l'impact environnemental et sanitaire de l'accident, "attendant plus de données pour l'évaluer". Il y a quelques jours, la Criirad s'était inquiétée de l'entreposage sous un tumulus de terre de 770tonnes de déchets radioactifs d'origine militaire au Tricastin. "Cela fait beaucoup pour un site qui est la deuxième plate-forme nucléaire française, après La Hague", note-t-il.

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