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NPA 27 -  Eure

Grève et manifestation réussies le 18 juin dans l'audiovisuel.

19 Juin 2008 , Rédigé par LCR 27 Publié dans #RESISTANCE

Nouvelle grève massive dans l'audiovisuel public: 4000 manifestants à Paris le 18 juin. 

AP - Mercredi 18 juin, 18h36

PARIS - La réforme de l'audiovisuel public n'en finit pas de faire des vagues. Les programmes des télévisions et des radios publiques ont été perturbés mercredi par une grève des personnels, inquiets des conséquences de la suppression de la publicité, annoncée par surprise le 8 janvier par Nicolas Sarkozy.

Ce mouvement a coïncidé avec la dernière réunion plénière de la Commission Copé pour la nouvelle télévision publique avant la remise de son rapport le 25 juin au chef de l'Etat. Celle-ci a notamment proposé mercredi d'indexer la redevance audiovisuelle sur l'inflation et de compenser la suppression de la publicité sur France Télévisions par une taxe sur le chiffre d'affaires des opérateurs de télécoms et des fournisseurs d'accès à Internet (FAI).

A Radio France Internationale, l'antenne a été très perturbée, selon le service de presse qui a annoncé un taux de 30% de grévistes à 18h. Radio France a de son côté fait état de 17,13% de grévistes dans la matinée et de 19,34% dans l'après-midi sur toutes ses stations, où un fil musical est venu remplacer comme sur RFI les programmes annulés. Des chiffres contestés par Jean-François Téaldi, porte-parole de la CGT et membre de l'intersyndicale de l'audiovisuel public, qui a avancé un taux de 60% de grévistes.

Sur France Inter, notamment, seul le 5/7 a été maintenu, tandis que le 7/10 s'est arrêté à 9h. D'après Radio France, "Le téléphone sonne" devait être diffusé à 19h20. Sur France Info, cinq tranches d'information de 30 minutes (10h30/11h, 12h30/13h, 16h/16h30, 17h30/18h et 19h/19h30) ont été assurées. Et France Culture, pour ne citer que ces radios, a connu une petite demi-heure de normalité entre 14h et 14h30.

Du côté du petit écran, à France 2, l'émission Télématin a été maintenue mais filmée en caméra fixe, alors que le journal de 13h s'est déroulé normalement. Sur France 3, un journal tout en images a été proposé à la place du 12/13.

Selon France Télévisions, la tendance était dans la matinée de 40% de grévistes au sein du groupe, et de 45% pour France 3. Des chiffres là aussi remis en cause par les syndicats. Carole Petit, secrétaire générale du SNJ France 3 et membre de l'intersyndicale, faisait état pour la chaîne de 80% de grévistes, observant "qu'il n'y avait eu aucune édition d'information" au niveau national et qu'il n'y aurait "pas de 19/20 non plus".

"La mobilisation est très importante, plus qu'au moment du mouvement de grève le 13 février", a-t-elle déclaré à l'Associated Press. "Sarkozy et Copé vont devoir compter avec", a observé Jean-François Téaldi en annonçant que l'intersyndicale se réunirait jeudi pour donner une suite au mouvement, notamment au moment du débat au Parlement à l'automne. "On va pas les lâcher, on va les marquer à la culotte".

A l'appel de l'intersyndicale, entre 2.000 et 4.000 manifestants, selon la préfecture de police et les organisateurs, ont défilé dans l'après-midi entre Bastille et République pour dire "non à la casse" programmée. "Pour un audiovisuel public ambitieux et pluraliste", "France Télévisions, la résistance" ou encore "non au démantèlement de l'audiovisuel public", pouvait-on lire sur plusieurs banderoles. Parmi les manifestants, des délégations de France 3 venues des régions et des personnels de Radio France et de RFI, concernés par la suppression de la publicité.

Cinq mois après l'annonce-coup de tonnerre de Nicolas Sarkozy, "on est dans une situation financière totalement fragilisée" et "on annonce en plus qu'on va toucher à la structure de France 3", s'est insurgée Carole Petit en référence à la proposition de la commission Copé de créer un réseau de chaînes régionales et un décrochage national, au lieu d'une chaîne nationale et de décrochages régionaux.

"Il faut que France 3 reste une chaîne nationale. On veut que les politiques" décident "d'augmenter progressivement la redevance", a-t-elle ajouté. "On va demander un rendez-vous à Nicolas Sarkozy" qui "s'était engagé à nous recevoir" avant la remise du rapport final de la commission Copé.

Les syndicats notent que la suppression de la publicité "entraînera un manque à gagner de 810 millions d'euros de recettes publicitaires" auxquels s'ajoute "le coût de remplacement des programmes (400 millions d'euros), soit 1,2 milliard d'euros".

"Il y a bien sûr beaucoup d'interrogations, d'inquiétudes" mais "il y a déjà beaucoup de réponses qui ont été apportées, notamment sur les financements", a rétorqué mercredi la ministre de la Communication Christine Albanel. "Les engagements pris pour 2009, c'est-à-dire la compensation de 800 millions d'euros de publicité, seront assurés". AP

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