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NPA 27 -  Eure

La lutte d'après...Organiser une force vigilante et décidée à ne pas se laisser faire.

15 Mai 2007 , Rédigé par LCR-27 Publié dans #RESISTANCE

Le jour d'après... La lutte d’après...

logo-lcr.gifLa droite dure a enregistré une victoire nette qui vient sanctionner une campagne offensive. Sarkozy a d’abord su tenir à son camp un langage clair, mobilisateur et idéologiquement décomplexé. Il a défendu un projet ultra libéral au plan économique et ultra réactionnaire au plan politique. Plus de 30 % au premier tour, c’est un score élevé pour un candidat de la droite sortante, signe que les classes possédantes et les couches aisées de la population se sont rangées massivement derrière lui mais en même temps que le candidat a su rassembler au-delà. En reprenant à son compte les thèmes de Le Pen, sur la question de l’immigration, de l’identité nationale, de la Turquie, il a réussi pour la première fois à piller l’électorat d’extrême-droite et à faire refluer le FN. Les résultats du second tour montrent que l’électorat populaire et jeune a également été séduit. Le PS est battu du côté des 25-34 ans et des employés. Environ un ouvrier sur deux a voté à droite. Le caractère plus que jamais bonapartiste de l’élection présidentielle française a facilité cette entreprise. Sarkozy a brouillé les cartes à souhait, citant Jaurès et Blum, visitant les usines du Nord à la rencontre « des ouvriers qui se lèvent tôt », valorisant les ralliements venus de la gauche. Il a usé et abusé de la démagogie populiste, s’est posé en recours, au-dessus des clivages classiques, a baptisé « rupture » ce qui n’est pourtant rien d’autre que la continuité et l’aggravation des politiques antisociales. Dans le droit fil de sa campagne, il cherche maintenant à débaucher des ministres à gauche, trouvant du répondant du côté des Kouchner, Allègre et autre Védrine, qui aiment décidément tellement la soupe qu’ils sont prêts à aller dîner chez le diable. Sarkozy va chercher très vite à transposer sa victoire électorale sur le terrain des rapports de force entre les classes sociales. Son plan de travail pour les 100 premiers jours est gratiné. Il comporte tout à la fois de nouvelles attaques contre les sans papiers et des mesures contre les immigrés, une réforme de la fiscalité favorable aux grandes fortunes et aux rentiers, une attaque contre le droit de grève en instaurant le service minimum dans les transports en commun, de nouvelles exonérations pour le patronat, des mesures d’austérité contre la fonction publique, le renforcement des politiques sécuritaires, en instaurant les peines planchers pour les multirécidivistes et en abaissant la majorité pénale pour les mineurs à 16 ans.
 Le Medef est toujours au pouvoir et il veut casser le code du travail,’en finir avec le CDI, généraliser la précarité. C’est à ce prix que le nouveau gouvernement voudra faire baisser les statistiques du chômage, à l’image de la situation aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Sarkozy et Fillon veulent privatiser les derniers services publics, s’attaquer aux libertés publiques et s’en prendre aux jeunes des banlieues populaires. Et il faudrait se taire en plus ! L’avant-garde Sarkoziste, relayée par les grands médias, exige le silence des pantoufles. Les mouvements spontanés de jeunes qui ont éclos dans certaines universités et lycées, ont provoqué des réactions outrées fustigeant cette « minorité » qui « refuse le verdict démocratique des urnes ». Il est évident que la victoire de Sarkozy est incontestable du point de vue de l’arithmétique électorale et de la règle du jeu dans une démocratie capitaliste comme la nôtre. Mais en quoi lui donnerait-elle les pleins pouvoirs pour le quinquennat ? En quoi lutter serait-il devenu illégitime ? 

Pas question de nous taire. Pas question de nous laisser faire. Partout, les militantes et les militants de la LCR chercheront à organiser la résistance, à chaque attaque contre les sans papiers, à chaque attaque contre les travailleurs. A chaque coup porté, nous avons le droit - et le devoir - d’organiser la riposte et nous allons le faire. Pas une résistance isolée, désespérée, ultra minoritaire voire violente qui s’exposerait à une répression féroce et faciliterait la tâche du pouvoir. Mais au contraire un mouvement de masse, solide, unitaire, déterminé. Il est évident que la victoire de Sarkozy est une très mauvaise nouvelle et qu’on a pris un coup sur la tête le 6 mai. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire. Jamais aucun pouvoir n’a réussi à empêcher la lutte d’exister. Nous ne partons pas de rien : la victoire contre le CPE, les grandes mobilisations de ces dernières années ont forgé l’expérience de nouvelles équipes de jeunes étudiants, de jeunes travailleurs, de syndicalistes radicaux.
 
Cela constituera un point d’appui pour les mobilisations qui ne manqueront pas de se produire. Elles peuvent redonner une boussole à des travailleurs qui ont voté pour l’apprenti Bonaparte en pensant qu’il leur permettrait de mieux boucler des fins de mois difficiles. Dans les quartiers, les facs, les entreprises, il faut commencer à préparer les luttes de demain. La LCR est solidaire des organisations de jeunesse qui appellent à des rassemblements le 16 mai, jour de la passation de pouvoir
Elle propose à toutes les organisations de la gauche associative, syndicale et politiques l’organisation d’une grande journée pour montrer au pouvoir qu’il existe en face de lui une force vigilante et décidée à ne pas se laisser faire. C’est aussi le message que porteront les 500 candidates et candidats de la LCR aux législatives. Construisons les luttes « d’après ».

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