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NPA 27 -  Eure

Méfaits des délocalisations et de la privatisation de la poste dans l'Eure

28 Mai 2006 , Rédigé par LCR-27 Publié dans #EMPLOIS - LICENCIEMENTS

Revue de presse:

1) Les délocalisations en cours dans l'Eure

Minnesota envisage d'arrêter sa production à Pacy-sur-Eure. La série noire continue dans l'Eure où 650 emplois auront disparu en quelques mois.   article de "Paris Normandie"

Plans sociaux, suppressions d'emploi, fermeture de sites industriels, délocalisation de productions. La série noire continue dans l'Eure.
En quelques semaines, huit grosses entreprises - Facom, Smurfit, Ysl Beauté, Safet, Faurécia, Bosch, Minnesota et Cinram - ont annoncé leur intention de compresser massivement leurs effectifs. Quelque 633 emplois sont ainsi menacés de disparaître dans ce département, déjà lourdement touché par le chômage. Tous les secteurs d'activité sont désormais concernés. Alors l'annonce faite hier par les syndicats de l'arrêt de la production chez Minessota à Pacy-sur-Eure, qui devrait entraîner la suppression pure et simple de 88 des 98 emplois, ne fait qu'amplifier l'inquiétude.


88 emplois supprimés


« On voyait bien que ces derniers temps, ça ne marchait pas fort. Les commandes ne cessaient de baisser, et en avril, on avait mis certains d'entre nous au chômage technique. Mais de là à penser qu'on en arriverait à un tel plan social. » Hier matin encore, Sébastien Froville, secrétaire du comité d'entreprise et délégué syndical CFTC du site Minnesota-Rubber à Pacy-sur-Eure, avait du mal à réaliser. Tout comme les représentants du personnel du même syndicat, et ceux de la CGT,- puisqu'ici c'est un combat intersyndical qui se prépare -, il est amer. Et impuissant.
Il y a quelques jours, lors d'un comité d'entreprise, la direction annonçait la mutation du site de production (pièces an caoutchouc pour l'automobile et le ferroviaire, joints pour la plomberie, moules à gâteaux en silicone, objets techniques et médicaux.) en une simple plate-forme de stockage. Une mutation particulièrement douloureuse, puisque seulement dix personnes seront conservées, sur un effectif actuel de 98 salariés.

L'entreprise s'est installée sur la zone industrielle de Pacy-sur-Eure en 2002, dans les locaux précédemment occupés par une plate-forme des parfums Boucheron. Une « délocalisation » après la fermeture de son site d'Evreux. Au moment de ce transfert, l'entreprise employait 198 personnes. Des effectifs qui allaient fondre, au fil de deux plans sociaux successifs, en 2002, puis en 2004.


Les perspectives de reclassement ne sont guère réjouissantes.

 « Nous sommes la seule usine en Europe d'un groupe américain employant 1.103 salariés, aux Etats-Unis, à Singapour, et qui a un projet de nouvelle usine en Chine », déplore Sébastien Froville. « Actuellement, seulement quatre postes sont concernés par les propositions de reclassement : deux informaticiens, un technicien de production et un technicien process, aux Etats-Unis. Sept personnes pourraient partir en mesures d'âge, quatre opérateurs et trois cadres », ajoute Gérard Denis, trésorier du comité d'entreprise et président de l'Union locale CFTC de Vernon.
Avant de se lancer dans une mobilisation d'envergure, les salariés attendent le mardi 6 juin prochain. Ce jour-là, Jim Lande, un des principaux dirigeants du groupe, viendra tout spécialement des Etats-Unis pour présider un comité d'entreprise extraordinaire et ouvrir les négociations. « Nous allons essayer d'obtenir mieux que ce qui nous a été proposé jusqu'alors, à savoir des indemnités de 3/10es de mois par année d'ancienneté, ainsi que le prévoit la convention collective du caoutchouc, et 2.000 euros de prime par salarié », précise Gérard Denis. Nous n'avons pu joindre le directeur du site, Christian Plessard, actuellement en vacances.
FRANCOIS CHARMOT

 

2) La privatisation de la poste et le démantèlement du service public

Le Manoir fait de la résistance pour sa poste (article de PN)

Au cours d'une réunion publique, de très nombreux habitants du Manoir s'étaient insurgés contre la volonté de la poste de réduire le nombre d'heures d'ouverture de son bureau.
Actuellement ouvert 15 heures par semaines, 6 jours sur 7, il accueille quotidiennement 45 à 50 personnes. Un bon chiffre si l'on en croit les syndicats qui affirment que la Poste calcule une moyenne de 3 minutes par opération. « L'agent postal ne pourrait pas servir plus de personnes en 2 heures et demie d'ouverture », avaient-ils affirmé lors de cette réunion publique du 4 mars.

Jusqu'au ministère

Depuis Jacqueline Pons, la maire, tient bon et multiplie les actions pour empêcher la poste de réduire l'activité de son agence. « J'ai rencontré le directeur départemental, François De Boisdeffre le 31 mars qui avance l'idée de réduire les horaires d'ouverture à 6 heures. Le conseil municipal, le 5 avril, s'est prononcé à l'unanimité contre cette décision, mais nous avons sollicité les habitants pour connaître leur avis. Néanmoins, pour montrer notre bonne volonté, nous avons proposé 10 heures d'ouverture et une fermeture le lundi et le mercredi », résume Jacqueline Pons. Un courrier a été distribué dans toutes les boîtes aux lettres. Le résultat est sans appel. Sur 480 foyers, 300 ont répondu. 277 demandent le maintien des 15 heures d'ouverture hebdomadaire et 23 acceptent 10 heures d'ouverture ou font d'autres propositions. 
Jacqueline Pons, maire du Manoir, s'insurge: « Je suis certaine que le bureau du Manoir n'est pas aussi déficitaire que veut nous le faire croire la direction de la poste. Au contraire, il fait de l'ombre à d'autres bureaux alentours. De plus, la poste ne tient pas compte de l'évolution de la population : 200 personnes supplémentaires depuis le dernier recensement et une zone d'activités à l'étude », s'insurge Jacqueline Pons. Alors que la Banque Postale est devenue le fer de lance de la Poste, on invoque les difficultés du conseiller financier de se déplacer jusqu'à ce bureau. Ce n'est pas sa fonction.
Le maire a donc reconstitué un dossier à l'attention de la commission départementale de présence postale territoriale de l'Eure, présidée par la conseillère régionale Christine Fillâtre.
Si cette commission ne donne qu'un avis consultatif, Jacqueline Pons reste persuadée que la poste ne peut prendre seule la décision de réduire ses horaires d'ouverture envers et contre tous. Selon elle, la poste doit en référer au préfet. S'il ne tranche pas, le dossier peut monter jusqu'au ministère. La municipalité du Manoir est prête à aller jusque là.

Fermeture de la poste à Louviers cet été  (P.N.)

La poste de Louviers va fermer le 12 juin pour travaux. Des travaux de grande envergure pour lesquels la poste investit 245.000 euros. Les bureaux devenus vétustes vont être totalement transformés et répondre au nouveau concept qui allie fonctionnalité et confort pour la clientèle.
Mais quelles sont les conséquences pour les clients ? A Gauche Vraiment a alerté certaines instances : la poste est prête à fermer sans ouvrir un bureau provisoire et laisserait ainsi la population sans aucun point poste dans la ville jusqu'au 4 août ! Impensable dans une ville de près de 20.000 habitants.
« Comment vont faire les personnes âgées, sans moyen de transport et parfois sans famille à proximité en cette période de vacances ? » , questionne Gérard Prévost. La poste affirme travailler actuellement avec Franck Martin, le maire, et Christine Fillâtre, présidente de la commission départementale de présence postale territoriale de l'Eure à la recherche d'un local provisoire.
La ville aurait fait deux propositions d'emplacement. Le premier est inadéquat, l'autre est étudié. « Nous essayons de trouver des solutions pour que cette fermeture perturbe le moins possible la population », affirme la poste.
Néanmoins, si aucune solution n'est trouvée, les clients devront se rendre dans un des bureaux des villes voisines, à Val-de-Reuil, Acquigny ou Incarville.

Les facteurs de gaillon en grève (P.N.)

Hier mardi, les facteurs de Gaillon se sont mis en grève pour protester contre le « sous effectif chronique » des préposés à la distribution du courrier.
« L'effectif théorique est de 23 facteurs, constate Didier Massé, le secrétaire départemental CGT-PTT de l'Eure. En réalité, selon les jours, en fonction des congés, il manque deux ou trois facteurs. Concrètement, deux ou trois quartiers ne sont pas servis chaque jour. » Selon le syndicat, « La Poste masque ses insuffisances aux yeux des usagers en faisant un roulement des tournées qui ne sont pas effectuées ».
Par ailleurs, l'intersyndicale CGT-FO-Sud évoque un « retard de paiement des heures supplémentaires en 2005 ». « Il devait être versé début 2006, affirme M. Massé. Il ne l'a toujours pas été en mai. » La pétition, présentée hier matin au public, devant le bureau de Gaillon et sur le marché, a été signée par plus de 700 personnes.

 

Bug informatique

Du côté de la direction du courrier à Rouen, on reconnaît un « problème informatique concernant le règlement des heures supplémentaires, prévu le 20 mai. Il figurera sur le salaire de juin ». Quant au sous-effectif, on explique que « chaque centre de courrier a un quota de CDD pour les remplacements de longue durée, et d'agents volants pour combler les absences ponctuelles. Depuis décembre, la direction a entrepris une étude complexe afin de réorganiser le secteur de Gaillon et d'optimiser les tournées. »
L'après-midi, syndicats et direction ont repris les négociations engagées la veille et sont parvenus à un accord. « La Poste nous a proposé une avance sur le règlement des heures supplémentaires et le solde sur le salaire de juin, annonce Didier Massé en fin de journée. Elle s'engage aussi à rajouter de la « force de travail variable » en fonction des besoins. Nous avons aussi obtenu une journée de repos compensateur pour la journée de grève. » Le courrier sera donc distribué normalement dès aujourd'hui.

 

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