Près de 100 Milliards d'Euros de bénéfices pour les patrons du CAC 40 en 2006 !
18,2 % de plus qu'en 2005!
Dans le même temps les salaires augmentaient en moyenne de 3 %
AU VU de la vingtaine de résultats déjà publiés par les sociétés du CAC 40, l'année 2006 devrait être un très grand cru. Les premières estimations évaluent à environ 95 milliards d'euros les profits cumulés des quarante membres de l'indice parisien.
Selon la société Thomson Financial, ces profits ont progressé en moyenne de 18,2 % entre 2005 et 2006. C'est la troisième année consécutive de hausse, après les années difficiles (2001-2003) dues aux excès de la bulle technologique de la fin des années 1990 (surinvestissements, surendettement...).
En 2007, les profits du CAC 40 pourraient encore progresser de 6,7 %, et atteindre un total de 101,7 milliards d'euros, selon Thomson Financial.
Ce sont ces exceptionnelles performances qui expliquent pour l'essentiel les presque 140 % de hausse du CAC 40 depuis son point bas en mars 2003, au début de l'offensive américaine en Irak.
Champion des "superprofits", Total a engrangé un résultat net de 12,6 milliards d'euros en 2006. Un niveau historique pour le groupe et sans précédent dans l'histoire industrielle française.
36,2 MILLIARDS DE DIVIDENDES
Les banques et l'assurance ne sont pas en reste, avec des résultats nets pour la Société générale, BNP Paribas et Axa de respectivement 7,3 milliards, 5,2 milliards et 5,1 milliards d'euros. Dans le luxe, les profits de LVMH, numéro un mondial, ont bondi de 30 %, à 1,88 milliard d'euros.
" Ces performances s'expliquent par le dynamisme de la croissance mondiale en 2006 : le produit intérieur brut mondial a progressé d'environ 5 %. Les entreprises du CAC 40 réalisant entre 70 % et 80 % de leurs résultats à l'étranger, elles en ont profité à plein", selon l'économiste Philippe Waechter, de Natexis Asset Management. Et d'ajouter : "Leurs charges n'ont par ailleurs pas trop augmenté : si le prix des matières premières a flambé, les coûts salariaux ont très peu augmenté."
A quoi ces sommes colossales vont-elles être employées ? Les groupes vont-ils, comme en 2006, privilégier leurs actionnaires en leur reversant en moyenne 45 % de leurs profits, sous la forme de dividendes ou de rachats d'actions ? Selon l'hebdomadaire Investir, les dividendes (32 milliards d'euros sur le CAC 40 en 2006) pourraient atteindre 36,2 milliards en 2007.
La polémique sur la redistribution des "superprofits", déjà vive en 2006, s'est invitée dans la campagne présidentielle, après l'annonce des bénéfices de Total mi-février.
L'association UFC-Que Choisir et plusieurs candidats à la présidentielle (dont Ségolène Royal pour le Parti socialiste, Marie-George Buffet pour le Parti communiste et Dominique Voynet chez les Verts) ont proposé d'appliquer une taxe exceptionnelle sur les profits des compagnies pétrolières. Des propositions contestées par le patronat et la droite.
D'après "le Monde" du 23 février 2007