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NPA 27 -  Eure

Tribune OB dans libération : Ne laissons pas l’extrême droite renverser la réalité, par Olivier Besancenot

3 Juillet 2024 , Rédigé par NPA 27

Le racisme résulterait des immigrés ? Le chômage serait le fait des chômeurs ? Et le RN reçoit le brevet de l’antiracisme sincère ? Autant d’inversions des valeurs, des causes et conséquences auxquelles nous devons faire face, selon le membre du Nouveau Parti anticapitaliste.

«No pasarán !» «Ils ne passeront pas !» : un slogan clamé en Espagne entre 1936 et 1939 contre le franquisme, dans l’espoir de stopper aussi l’ascension fasciste en Europe. Pour certains, il est désuet ; pour moi, il résonne avec force. Bien sûr, la période n’est pas la même, et si les tenants du néofascisme aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier, ils en sont néanmoins les héritiers directs. Au cours des années passées, nous avons souvent dit que la lutte contre l’extrême droite ne pouvait pas seulement s’effectuer au nom de la morale et de l’histoire. Soit. Mais nous avons fini par nous montrer taiseux sur le sujet. Et de ce fait, nous avons contribué à l’oubli.

Nous avons oublié l’existence d’un fascisme français, sans double nationalité. Le récit communément admis présente l’extrême droite au pouvoir en France comme la conséquence de l’invasion allemande et de la collaboration du régime de Vichy. Comme si le fascisme hexagonal avait été un corps étranger inoculé par l’occupant. Les racines du fascisme tricolore sont pourtant profondes, et remontent à loin. Aussi loin que la révolution de 1789 et les positions contre-révolutionnaires qu’elle a provoquées dans le camp politique adverse, structurant durablement une partie de la droite sur des bases «vendéennes».

Sous l’ère du RN, casquettes et brassards nazis resurgissent

Autre réalité française : l’antisémitisme dans la vie politique et intellectuelle durant l’affaire Dreyfus. Ce conflit est même un acte fondateur dans les rangs d’une droite traditionaliste, monarchiste et catholique. La théorie des races, elle aussi, est made in Franceélaborée au XIXe siècle par Gobineau dans le cadre de la justification prétendument scientifique du colonialisme français. Tout ceci constituera le ferment théorique du régime du IIIe Reich au siècle suivant. Le fascisme français s’installera au pouvoir avec Pétain, devançant souvent les exigences nazies.

 

A la Libération, il ne disparaîtra pas complètement et anciens collaborateurs, Waffen SS et autres nostalgiques de l’Algérie française lui redonneront un nouvel élan au début des années 70 en déposant les statuts du Front national. Des décennies plus tard, sous l’ère du RN, slogans, casquettes et brassards nazis seront censés restés coffrés dans les placards. Pourtant, on voit bien qu’ils resurgissent ici et là.

Le succès du RN épouse bien le courant autoritaire du libéralisme tel qu’il se déploie en maints endroits du monde, au-delà des spécificités nationales. Pour un secteur du capital, il n’est plus tant question de chasser un péril révolutionnaire comme ce fut le cas dans les années 20, que de rétablir l’ordre. Le rétablir face au désordre déchaîné par le système capitaliste lui-même, en proie à une crise économique systémique.

Il y a peu, la phase de mondialisation libérale lui offrait encore quelques perspectives de renouvellement de plus-value. Mais à présent, la parenthèse se referme et les crises rejaillissent plus violemment, sonnant le retour des protectionnismes, des concurrences inter-impérialistes, des nationalismes et des guerres qui vont avec. Dès lors, le néofascisme devient une option sérieusement envisageable pour une part croissante des classes dominantes.

Leur offensive idéologique rappelle certains aspects de l’univers de 1984. Dans son roman, George Orwell montre de quelle façon le ministère de la Vérité mélange sciemment les opposés pour dévitaliser le sens des mots : «La guerre, c’est la paix ! L’esclavage, c’est la liberté ; l’ignorance c’est la force.» Morale de son œuvre majeure : si le régime dominant affirme que 2 et 2 font 5, alors deux et deux font cinq !

Comment ne pas reconnaître ici une part du fourvoiement volontaire qui fausse le débat public français ? Les éléments de langage saturent les chaînes d’information, transforment la réalité en inversant à dessein les valeurs, les causes, les conséquences. Le racisme résulterait de l’immigration, donc des immigrés ; le chômage serait le fait des chômeurs ; le sexisme serait le revers de la médaille féministe… Et, en guise d’apothéose, l’extrême droite reçoit désormais le brevet de l’antiracisme sincère, et la gauche est condamnée à porter le sceau de l’antisémitisme. Deux et deux font cinq.

Alors, le Nouveau Front populaire dans tout cela ? Un objet politique hybride, non identifié. Ni le Front populaire de 1936, ni l’Union de la gauche des années 80, ni le «Front unique ouvrier» envisagé par les courants révolutionnaires. Ce nouveau front ne se résume pas à un cartel de partis de gauche, il dépend des mouvements sociaux, des courants syndicaux, féministes, écologistes, des collectifs de quartiers qui le développent et le font vivre depuis plusieurs jours, sur le terrain.

Nous en sommes. Sans donner un chèque en blanc à qui que ce soit. Mais à situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Parce que l’aspiration à une politique nettement plus favorable à des millions de personnes est réelle, il faut faire front. Parce que le danger du RN est réel, il faut faire front. L’extrême droite au pouvoir, on sait quand cela commence, mais on ne sait jamais dans quel degré de barbarie ça finit. A nous de jouer. Il ne reste plus que quelques heures pour que 2 et 2 fassent toujours 4

Tribune OB dans libération : Ne laissons pas l’extrême droite renverser la réalité, par Olivier Besancenot
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Quand l'accusation d'antisémitisme devient une arme entre les mains du néofascisme

3 Juillet 2024 , Rédigé par NPA 27

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Iran : une élection sans électeurs

3 Juillet 2024 , Rédigé par NPA 27

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Erim Can

3 Juillet 2024 , Rédigé par NPA 27

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Contre l'extrême droite et Macron : mobilisation générale pour le Nouveau Front populaire

3 Juillet 2024 , Rédigé par NPA 27

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Dimanche, le RN arrive en tête. Lundi, le CAC40 grimpe

3 Juillet 2024 , Rédigé par NPA 27

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Le procès des neuf militantEs écologistes reporté en décembre

2 Juillet 2024 , Rédigé par NPA 27

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Empêcher une majorité RN à l’Assemblée !

1 Juillet 2024 , Rédigé par NPA 27

L’exaspération accumulée, depuis les Gilets jaunes, le mouvement pour les retraites, avec les fermetures et la dégradation des services publics, la peur du lendemain, si elle a trouvé une expression dans le bon score du NFP, s’est exprimée encore davantage dans les résultats du pire ennemi des classes populaires et des libertés. Au point qu’ici,  dans la 4ème circonscription de l’Eure, un parachuté absolument inconnu recueille plus de 41% des voix. Par ailleurs une grande partie de la classe capitaliste  est prête à confier la gestion des affaires à Bardella /Le Pen, comme la bourgeoisie italienne a fait confiance à Meloni. Tout plutôt que le Nouveau Front populaire et son programme: abroger les lois Macron contre les retraites et les chômeurs, défendre les droits sociaux et les libertés, faire payer les ultra-riches et les pollueurs.
Dans l’Eure aussi, le  NFP arrivé troisième se retire, sans conditions. On ne peut pas en dire autant des candidat.e.s de la droite traditionnelle et de la macronie. Ainsi des notables macroniens de Louviers assortissent-ils leur appel au vote Brun de l’exigence de rompre avec Mélenchon. N
ous regrettons que Philippe Brun qui n'a fait aucune référence au Nouveau Front Populaire dans son matériel de campagne, leur donne des gages. Mais sans réserves, nous appelons à confirmer et amplifier le vote du premier tour en faveur  de Philippe Brun, pour le NFP, pour barrer la route au RN !

Le NPA-anticapitalistes  Seine-Eure

Empêcher une majorité RN à l’Assemblée !
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Une grande fête populaire ?

1 Juillet 2024 , Rédigé par NPA 27

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OLIVIER BESANCENOT : "LA LUTTE CONTINUE ! ILS NE PASSERONT PAS !"

1 Juillet 2024 , Rédigé par NPA 27

Voilà ce que a dit Olivier :

 

Chers amis, chers camarades, on m'a proposé de dire quelques mots. Donc moi c'est Olivier Besancenot, du Nouveau Parti anticapitaliste. On a décidé de faire partie du Front Populaire. Avec notre particularité, dans un moment extrêmement particulier. Donc on l'a fait en conscience, en se faisant violence, on doit l'avouer. Pour qu'une coalition la plus large, voie le jour, sans rien l'oublier, ni des uns, ni des autres.

Aujourd'hui, il a été question de penser, évidemment, à ceux qui n’ont pas voté, et qu'il faut faire voter. Moi je voudrais avoir une pensée, pour ceux et celles qui n'ont pas le droit de vote dans ce pays. Je voudrais avoir une pensée, pour les immigrés, souvent des femmes, qui se lèvent tôt, qui charbonnent, qui rentrent tard le soir, qui élèvent seuls leurs enfants, à ces millions de personnes dans le pays. Hommes, femmes, enfants d'immigrés, on voudrait vous dire la chose suivante. La France ne se résume pas au score électoral de ce soir. Il existe un pays solidaire. Il existe un pays qui croit en légalité des droits. À tous ou de ces personnes qui tremblent dans leur chair ce soir, parce qu'on ne va pas se raconter l'histoire, ça existe aussi. Qui se posent des questions, qui nous posent des questions, qui nous disent comment ça va tourner dans les heures et dans les jours à venir. On voudrait vous dire, on va faire bloc et bloc jusqu'au bout.

On va avoir une pensée pour les générations militantes qui nous ont précédés. Des générations militantes, lutte de classe, antiracistes, antifascistes, qui ont payé le prix cher de la lutte contre le fascisme. Et qui doivent comme nous là aussi se faire violence. Parce que, amis, camarades, notre responsabilité dans les heures, dans les jours, dans les semaines qui viennent, c'est de résister à l'air du temps. L'air du temps délirant, qui fait qu'aujourd'hui, ça se joue entre deux composantes politiques et que la balle est dans le camp de la Macronie. Et que sur les plateaux télé, il y en a visiblement qui préféraient payer moins d'impôts et surtout ne pas en payer plus du côté de certains présentateurs, quitte à avoir des fachos.

La balle est dans leur camp, à eux et à elles. Nous prenons nos responsabilités. Et nos responsabilités, c'est de faire en sorte que la peur ne change pas de camp dans ce pays. L'extrême droite, dans l'histoire, quand elle met la main sur l'appareil d'État, on sait quand elle commence à le prendre, on ne sait pas avec quel degré de barbarie ça se termine. 

Alors il faut faire front ici et maintenant, résister à l'air du temps. Et je terminerai là-dessus. C'est combattre cette ambiance politique qui est exacerbée c'est l'abérationorwellienne, pour ceux qui la référence du livre 1984 : Le ministère de la vérité, ce ministère du totalitarisme qui mélangeait les mots, tout et leur contraire. La guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, la force c’est l'ignorance. Aujourd'hui nous sommes en train de vivre cette séquence politique là où on rend ni plus ni moins les chômeurs responsables du chômage. Où on rend les immigrés responsables du racisme où on rend les femmes du fait de leurs actions soit disant trop radicales responsables du sexisme.

Tout est à front renversé et comme une apothéose, politique le rêve de la réaction et des fachos en tout genre c'est de dire que l'extrême droite serait anti-raciste et que toute la gauche serait antisémite.

Il faut tout remettre à l'endroit. Alors oui on a affaire aux compresseurs des chaînes d'infos en continu alors je vais vous dire, c'est pas compliqué, enfin si c'est extrêmement compliqué : il faut que chacun et chacune d'entre nous relève la tête dès demain matin, s'adresse à ceux qui aujourd'hui ont le moral dans les chaussettes. Et il faut pas se raconter d'histoire, c'est pas grave, on a le droit d'avoir des coups de mou, on a le droit de douter, c'est humain de douter, nous on n'est pas comme eux, même sur ce terrain-. On se transforme nous tous et nous toutes en chaînes d'information continue ; en contre-chaînes d'information continue, pour que ça soit la victoire.

Il y a un grand révolutionnaire qui s'appelait Auguste Blanqui qui a fait quelques révolutions dans le 19e siècle et il s'attaquait à ce qu'il appelait les adorateurs du fait accompli,les fatalistes de l'histoire. Le récit voudrait qu'aujourd'hui on intériorise l'idée que l'extrême droite soit déjà au pouvoir.

Amis, camarades, l'extrême droite n'est pas au pouvoir, nous avons la pouvoir de faire en sorte que l'extrême droite ne soit pas au pouvoir et de continuer la lutte, même après le 7. Parce qu'il faudra mener la lutte après le 7, qu'on gagne ou pas. Et d'ailleurs si on devait gagner, il faudra redescendre dans la rue parce que, comme on n'a pas la mémoire courte, on n'oublie pas non plus, amis, camarades, que certains gouvernements de gauche, quand ils étaient au pouvoir, ont eu une politique de droite alors que l'inverse n'est jamais arrivé. Et sur ça aussi on sera vigilant. Merci à tous, la lutte continue.

Ils ne passeront pas ! No pasaran !

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