Bravo les cheminots et cheminotes ! la solidarité, ça paye !

Il y a deux ans, un conducteur de train a subi une agression en gare de Barentin alors qu'il effectuait un trajet entre Rouen et Yvetot.
Cette agression a entraîné une cessation spontanée du travail par un grand nombre de conducteurs du dépôt de Sotteville.
Les relations ferroviaires Rouen-Le Havre et Rouen-Dieppe avaient, peu de temps avant cet événement, subi un sérieux coup de rabot en termes de personnel. En effet auparavant, chaque train était systématiquement accompagné par un contrôleur, ce n'est plus le cas maintenant : les conducteur.ices circulent "seuls" et doivent gérer la conduite comme les problématiques voyageurs. Les cheminot.E.s de Sotteville lors de leurs débrayages ont clairement établi le lien de cause à effet entre l'agression et la déshumanisation des trains. Un combat s'organise également sur le front de l'instance  "hygiène santé et sécurité au travail" où la direction est priée d'engager des mesures immédiates afin de protéger les salarié.E.s. Remise en place d'un contrôleur dans chaque train donc ? Non ! Mise en place d'une formation pour chaque conducteur.ices afin de leurs apprendre à éviter les conflits, d'un point de vue comportemental comme juridique ! En clair, faire porter une responsabilité supplémentaire au cheminot ou à la cheminote esseulé(e) sur le terrain. 
Cette formation, appelée formation "sûreté", n'est donc pas portée dans le cœur des conductrices et conducteurs, mais aura ouvert un épisode de lutte enthousiasmant au sein du dépôt "Grande Ligne" de Paris St Lazare cette semaine. En effet, deux conducteurs ayant refusé de suivre la formation, ont été convoqués par leur hiérarchie le jour même, mis en absence irrégulière malgré leurs présences effectives sur place, et subi l'ouverture d'un dossier disciplinaire. Il n'aura fallu que quelques heures avant que les déclarations de grève de leurs collègues pour ce vendredi 2 août pleuvent en abondance. Un vendredi de chassés-croisés mêlés aux JO, mauvais timing pour la direction ! Sur le fil et sous la pression d'une  pagaille mémorable annoncée à St Lazare vendredi 2, la direction recule, cède, lève les absences irrégulières et donne les garanties qu'il n'y aura aucune sanction. Les agents de conduite ainsi qu'un certains nombre de contrôleurs et contrôleuses ayant rejoint le mouvement "lèvent leur grève" avec ce sentiment de victoire, il faut bien le dire, rarement vécu ces derniers temps. Cet épisode est un coup double, maintenir les discussions collectives sur la nécessité de remettre des contrôleurs dans les trains et des agents dans les gares, et de montrer que la solidarité et la combativité de tout un collectif de travail peut faire reculer une direction qui cherche à mettre systématiquement au pas toute forme de contestation de sa politique.