Le site nucléaire de Marcoule le 20 octobre 2003

L'accident "est terminé", a annoncé l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) lundi après-midi.Cet accident ne comporte pas d'enjeu radiologique ni d'action de protection des populations", a ajouté l'ASN, en précisant qu'elle "suspend son organisation de crise".

"Selon les premières informations, il s'agit d'une explosion d'un four servant à fondre les déchets radioactifs métalliques de faible et très faible activité", avait précédemment indiqué l'ASN, qui avait activé son centre d'urgence à la suite de l'accident, survenu en fin de matinée et terminé vers 16h00.

L'incendie a été rapidement maîtrisé, selon EDF, dont une filiale, la Socodei, exploite le Centre de traitement et de conditionnement des déchets de faible activité (Centraco). "C'est un accident industriel, ce n'est pas un accident nucléaire", a précisé à l'AFP un porte-parole du groupe.

"Aucune mesure de confinement ou d'évacuation" des salariés "n'a été nécessaire", a déclaré le ministère de l'Intérieur.

L'homme décédé est "mort dans l'explosion", a-t-on ajouté de même source. Le blessé grave a été évacué par hélicoptère et "les secours n'ont décelé aucune contamination radiologique" sur les trois autres blessés, a ajouté la préfecture du Gard, selon laquelle "la structure du bâtiment n'a pas été dégradée".

Tous sont employés par la société Socodei, a précisé l'entreprise à l'AFP.

Par ailleurs, cette explosion "n'a pas occasionné de fuite radioactive", a déclaré à l'AFP une porte-parole du ministère de l'Energie.

"Les mesures effectuées ne mettent pas en évidence de rejet à l'extérieur de l'installation", a confirmé le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), exploitant nucléaire du site de Marcoule, dont dépend le Centraco.

La Socodei et le CEA ont déclenché leur plan d'urgence interne. Un périmètre de sécurité a été installé, des gendarmes empêchant l'accès aux voitures, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Pour l'heure, aucune mesure de protection des populations n'est nécessaire", a souligné la préfecture qui a mis en place un numéro d'information (0805.55.70.30).

La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, est attendue sur place vers 17h15 pour participer à une "évaluation précise des éventuels impacts radiologiques de cet accident".

Le ministre de l'Energie, Eric Besson, s'est dit "très touché par cet accident et par ses conséquences humaines".

Le Centraco a pour objet le traitement de déchets faiblement ou très faiblement radioactifs, soit par fusion pour les déchets métalliques (vannes, pompes, outils), soit par incinération pour les déchets combustibles, comme les gants ou combinaisons de travail des techniciens.

"Une enquête va être diligentée afin de déterminer les causes exactes de l'accident qui a provoqué une vive émotion à tous les échelons de la Socodei", qui emploie quelque 200 personnes, a déclaré la société, ajoutant que "c'est la première fois qu'un tel drame de cette ampleur se produit sur le site".