Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
NPA 27 -  Eure

Espagne : la révolte de la jeunesse s'inspire de la révolution arabe

22 Mai 2011 , Rédigé par NPA 27 Publié dans #RESISTANCE

Depuis une semaine la jeunesse espagnole montre la voie aux salariés et à la population. Manifestations monstres dans les rues, occupation de la place centrale de Madrid avec campements et tentes à la manière de  la révoltion égyptienne, place Tahrir. Le mouvement de la jeunesse issu des réseaux sociaux s'inspire directement des révolutions arabes. "Ya Basta" crient jes milliers de jeunes partout en Espagne et à Madrid en particulier, où la place centrale a été baptisée place "Tahrir". Avec 44,6% de chômage (21 % dans la population totale), la jeunesse subit de plein fouet la politique de droite du gouvernement socialiste : attaques sans précédents de l'emploi, des services publics, des retraite, de la sécu...sur fond de corruption et d'enrichissement sans limite des plus riches... La situation se rapproche de celle de la Tunisie et de l'Egypte

Un parfum de Mai-68 plane sur Madrid...

Ci-dessous, deux articles éclairant.

Sans travail ni avenir : l'explosion de colère des jeunes Espagnols

Des manifestants sont restés hier sur la Puerta del Sol à Madrid malgré la trêve électorale qui interdit les manifestations. Photo AFPDes manifestants sont restés hier sur la Puerta del Sol à Madrid malgré la trêve électorale qui interdit les manifestations. Photo AFP

« Jeunes sans avenir » : ce slogan en lettres jaunes sur fond noir a donné son nom à la vague de contestation née il y a quelques semaines en Espagne via les réseaux sociaux. Une première manifestation le 7 avril, puis le groupe a fait boule de neige, s'est élargi, a rejoint d'autres plateformes citoyennes, faisant germer le mouvement spontané, sans précédent, qui a déferlé en moins d'une semaine sur les rues et les places de toutes les villes d'Espagne. Des citoyens de tous horizons ont rejoint la cause des jeunes, première cible du chômage qui gangrène la société espagnole.

« Les choses ne peuvent pas rester ainsi » 

Paula n'a jamais trouvé d'emploi depuis son diplôme d'architecte il y a deux ans. Avec son compagnon Carlos Peral, 25 ans, sans emploi lui aussi après des études d'lle Elle vient chaque jour rejoindre les manifestants qui campent à la Puerta del Sol.
Pas question pour elle d'envisager un avenir. La jeune femme vit chez ses parents, qui subviennent à ses besoins, dans une banlieue de Madrid.
« Dès que je pense à cela, j'en envie de pleurer », confie Paula. « Nos parents nous aident, mais c'est difficile de ne pas avoir d'argent pour construire notre propre projet de vie. Je ne sais pas quelle est la solution, mais les choses ne peuvent pas rester ainsi ».
« Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir », proclame une des banderoles accrochées dans le camp. Le mouvement, qui s'inspire en partie, par les méthodes, des révoltes dans le monde arabe, a pris naissance sur la place la plus emblématique du Vieux Madrid.
« De Tahrir à Madrid, au monde, world revolution », proclamait une grande banderole, en lettres noires, que préparait vendredi à la Puerta del Sol un groupe de manifestants de la « Spanish revolution ».

Réseaux sociaux

« Les révolutions dans les pays arabes ont démontré que l'action collective peut cristalliser le changement », assure Pablo Padilla, étudiant en anthropologie de 22 ans, l'un des leaders de « Juventud sin futuro ». « Ce qui ne mène à aucun changement, c'est de rester assis sur son canapé », ajoute l'étudiant.
Selon Jose Feliz Tezanos, sociologue à l'université UNED de Madrid, les réseaux sociaux ont fourni aux jeunes mécontents un « lieu de rencontre » qui n'existait pas auparavant. « Les réseaux sociaux sont le terreau du mouvement. L'environnement n'est pas explosif, mais il est inflammable », remarque-t-il. « Une étincelle suffirait à faire éclater un conflit d'une ampleur significative ».
Outre le chômage qui touchait en février 44,6% des moins de 25 ans, plus du double du niveau national, l'un des ingrédients du malaise, souligne M. Tezano, est aussi la « précarité de l'emploi », contrats temporaires ou stages sous-payés, qui concerne les deux tiers des jeunes salariés.

AFP
Madrid: "illégaux" mais déterminés, les jeunes manifestants résistent

Désormais "illégaux" mais déterminés à faire entendre leur ras-le-bol de la crise et du chômage, des milliers de jeunes restaient mobilisés samedi dans le campement alternatif de la Puerta del Sol à Madrid, en dépit de la trêve électorale qui interdit les manifestations.

Aux cris de "maintenant nous sommes illégaux", une foule immense a accueilli vendredi à minuit le début de la trêve, après avoir, aux douze coups de l'horloge, lancé symboliquement un "cri muet", rubans de scotch sur la bouche, bras levés au ciel.

Samedi matin, un millier de manifestants occupaient toujours le "village" de tentes et de bâches en plastique bleu.

La foule, beaucoup plus nombreuse que les jours précédents, n'avait commencé à se clairsemer qu'en fin de nuit. Des milliers de jeunes étaient alors restés sur la grande place, veillant assis en cercle, discutant, jouant de la musique, dormant sous les tentes ou à la belle étoile.

L'agence Efe, se basant sur le comptage d'une société spécialisée, avançait le chiffre de 19 000 manifestants vendredi soir à la Puerta del Sol et dans les rues alentour, toutes bondées. D'autres médias estiment leur nombre à 25 000 à Madrid et 60 000 dans toute l'Espagne.

"C'est quelque chose de nécessaire, parce qu'en Espagne on ne savait pas que les gens étaient capables de faire cela. Nous vivons enfin quelque chose", confie Julia Estefania, une étudiante en sciences politiques de 20 ans venue de Tolède.

Elle et ses amies se sont reposées quelques heures à peine, allongées sur des cartons. "Dormir, dormir, je n'en avais pas très envie, finalement nous nous sommes allongées vers 6 heures", ajoute Irène, 18 ans, une autre jeune fille du groupe.

La présence policière, en dépit de l'interdiction de manifester, est restée discrète tout au long de la soirée, limitée à quelques cars de police stationnés aux abords de la place.

Le gouvernement, embarrassé par ce mouvement spontané apparu à une semaine des élections régionales et locales de dimanche qui s'annoncent désastreuses pour les socialistes, avait dit vendredi faire preuve de "compréhension".

Le ministre de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, avait laissé entendre qu'une action policière pourrait être évitée à condition qu'aucun débordement n'ait lieu.

Dans ce contexte, le mouvement de jeunes, profitant de sa popularité grandissante, joue sur l'ambiguité de la loi et l'embarras du gouvernement, en répétant qu'il est "apolitique", "citoyen", et que les journées de samedi et dimanche ne seront consacrées qu'à la poursuite d'une "réflexion" collective.

"Nous agissons dans le respect absolu de la trêve électorale, des assemblées vont se tenir mais aucune action ne sera décidée", expliquait samedi Juan Lopez, l'un des porte-parole.

Depuis mardi, ce mouvement spontané rassemble une mosaïque de jeunes mais aussi de citoyens de tous horizons et de tous âges, chômeurs, étudiants, retraités, salariés.

Inédit, coloré et pacifiste, le mouvement, au nom du "droit à s'indigner", dénonce la mainmise des grands partis sur la vie politique espagnole, l'injustice sociale, les dérives du capitalisme, la "corruption des politiciens" et se veut un laboratoire d'idées pour des réformes à venir.

Surtout, il trahit la frustration de millions d'Espagnols face au chômage qui atteint un taux record de 21,19% et frappe près de la moitié des moins de 25 ans, aux coupes salariales, aux retombées de la crise économique.

Le mouvement, né sur la place la plus emblématique du vieux centre madrilène, ose inévitablement la comparaison avec les récentes révoltes arabes.

"De Tahrir à Madrid, au monde, world revolution", proclamait vendredi une grande banderole, en lettres noires.

AFP

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article