Bulletin LCR de BERNAY-Mai 2006

Travailleurs, immigrés, jeunes, chômeurs :

Tous ensemble contre la précarité !

BULLETIN ÉDITÉ PAR LA SECTION LCR DE BERNAY – MAI 2006 – N°87

Non à la loi anti-immigrés de Sarkozy !

A

lors que ses rivaux et néanmoins compères, Chirac et Villepin, s'effondrent dans les sondages et se débattent dans les eaux boueuses de l'affaire Clearstream, Sarkozy voudrait se placer en sauveur de la droite et reprendre la main après la gifle du CPE. Pour cela, il cherche à gagner les électeurs de Le Pen en agitant les mêmes thèmes racistes que l'extrême droite contre les travailleurs immigrés. « La France, on l'aime ou on la quitte », vient-il de lancer, reprenant les mots mêmes de Le Pen, en défendant son projet de réforme du Code de l'Entrée et du Séjour des Étrangers et du Droit d'Asile (CESEDA).Au nom de « l'immigration choisie », il s'attaque aux catégories de travailleurs les plus faibles, travailleurs sans-papiers, immigrés. C’est un dispositif de plus pour fragiliser l'ensemble du monde du travail.

Immigration choisie

= immigration jetable

Sans attendre de pouvoir utiliser sa nouvelle loi, Sarkozy demande à sa police de faire du zèle dans la chasse aux travailleurs sans-papiers. Les rafles, les arrestations se multiplient, le nombre d'expulsions ne cesse de croître.

Une circulaire du 21 février permet d'interpeller les sans-papiers jusque sur un lit d'hôpital ou dans un bloc opératoire ! La nouvelle loi vise à accentuer cette situation. Elle remet en cause, en particulier, la possibilité pour des travailleurs sans papiers de régulariser leur situation s'ils peuvent justifier de 10 ans de présence sur le territoire français. Elle fabrique des sans-papiers à vie ! Le regroupement familial, le droit de faire venir en France sa famille, sera soumis à des conditions tellement draconiennes, qu'il deviendra, de fait, impossible.

La logique libérale au service des patrons

 Le véritable but de cette loi est évident. D’un côté, on pille les cerveaux : on attire des travailleurs très qualifiés, en les faisant bénéficier d'une carte de séjour « compétences et talents ». De l’autre, on offre au patronat des travailleurs immigrés sans droits, avec cartes de séjour professionnelles temporaires, contraints d'accepter des salaires et des conditions de travail de misère. C'est la même logique que la politique du CPE ou du CNE : généraliser la précarité, pour que les travailleurs, corvéables et jetables, soient à la merci des patrons. Cette politique menace l'ensemble des salariés. Contre la droite et l’extrême droite, Français et immigrés, c’est tous ensemble qu’il faut lutter pour défendre les droits et la dignité de tous.

Régularisation de tous les sans-papiers !

La précarité des uns est une pression sur les salaires et les conditions de travail de tous. De même que la victoire des jeunes a renforcé l'ensemble du monde du travail, faire reculer Sarkozy sur son projet de loi CESEDA serait un succès pour tous. Régularisation de tous les sans-papiers ! Liberté de circulation et d’installation ! Des droits égaux pour tous !

Participons à toutes les initiatives de solidarité avec les sans-papiers et contre la loi CESEDA, en particulier à la manifestation nationale du 13 mai, à Paris, 15h, place de la République à l'appel du collectif « contre une immigration jetable ».

RETRAIT DU PROJET SARKOZY!

Hôpital de Bernay : service de chirurgie menacé

uvernement et publié il y a quelques jours, préconise la fermeture de 113 blocs opératoires en France réalisant un nombre d’actes “insuffisant” (moins de 2 000 par an), dont ceux de Bernay. Le rapport Vallancien, commandé par le go, Pont Audemer et Gisors pour le département de l’Eure.

Les conclusions du rapport demandent « la fermeture sans délai » de ces services « ne répondant pas aux critères de sécurité, de qualité et de continuité des soins. ».

Quand on y regarde de plus près, le rapport se révèle peu sérieux : chiffres faux, établissements non contactés ou non visités par les rapporteurs... Ainsi, par exemple, le service de Bernay ne devrait pas figurer dans cette liste puisque ce sont 2 400 actes qui ont été réalisés à Bernay l’an dernier, bien plus que le seuil de 2 000. En fait, le but de ce rapport n’est pas de débattre de la manière d’améliorer la qualité des soins et du service public, mais d’apporter une caution « scientifique » à la restructuration / privatisation de l’hôpital public dans le cadre du plan Hôpital 2007. Il s’agit d’accélérer la fermeture des petits établissements jugés insuffisamment « productifs », en regroupant l’ensemble des activités hospitalières sur quelques grands sites et d’accélérer la privatisation des secteurs rentables.Le rapport Vallancien incite au rationnement des soins au nom de la qualité, en supprimant les établissements ne répondant pas « aux normes », dans le but de réduire les dépenses de santé.

Mais une politique de santé publique, orientée vers les besoins de la population préconiserait la logique inverse : attribuer aux petits hôpitaux les moyens pour se mettre aux normes de sécurité maximales ; assurer, par une politique de formation initiale et continue, le maintien au meilleur niveau des équipes travaillant dans les blocs opératoires. A nous tous d’imposer ces exigences à un gouvernement qui ne se préoccupe que de la santé... des profits patronaux !

YSL Beauté Bernay : 114 salariés sacrifiés pour le profit

L’usine YSL Beauté de Bernay vient d’être vendue à SDPP. La reprise se solde par 114 suppressions de postes sur les 338 que compte le site. YSL, filiale de PPR dont le chiffre d’affaires trimestriel s’élève à 4,43 miliards d’euros (en hausse de 7,9% sur un an), veut être « plus réactif » selon son communiqué de presse. En clair, il s’agit de dégager encore plus de profits en revendant une usine rentable mais pas assez pour les actionnaires. Quant au repreneur, il a déjà fait savoir qu’il sollicitait le Conseil général et le Conseil régional pour bénéficier des aides à l’emploi (7200 euros par emploi sur 3 ans). En d’autres mots, une partie de nos impôts - et de ceux des salariés licenciés - vont aller dans la poche du repreneur licencieur !

Energizer - Caudebec : on gagne toujours à lutter !

Après 5 mois de lutte, les 132 Energizer viennent d’arracher au groupe qui les prive de leur emploi un engagement d’une offre ferme d’emploi en CDI, des mesures d’âge dès 54 ans assurant 97 % du salaire jusqu’à la retraite, huit mois de salaire après le licenciement, une indemnité de 30 000 euros net en plus de l’indemnité légale (en moyenne 25 000 euros). Seuls, face à une multinationale, les Energizer n’auront pas réussi à empêcher l’interdiction des licenciements. Mais ils ont su porter cette exigence et faire la preuve que l’on gagne toujours à lutter !

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Non à la répression ! Amnistie pour les anti-CPE !

Dans leur lutte contre le CPE, les lycéens et étudiants mobilisés aurons connu les face à face avec la BAC et les CRS, les coups de matraque, les brutalités, les interpellations hasardeuses, les menottages, les arrestations musclées et les gardes à vue… Et la criminalisation du mouvement ne s’arrête pas là : la justice a pris le relais de la police ! 4 000 manifestants ont été arrêtés et les procès s’enchaînent maintenant avec à la clé les peines de prison qui pleuvent. Cet acharnement répressif, qui vise à mettre au pas les jeunes, la nouvelle génération militante, est inacceptable ! Signons la pétition en ligne pour réclamer l’arrêt des poursuites et l’amnistie pour tous les jeunes inculpés !

http://www.humanite.fr/petition/meta828136

Qui suis-je ?

 J’ai déclaré récemment : « Il est temps de redonner de la valeur au travail et à l'effort », « il faut le retour des repères », « les entreprises qui sont durement confrontées à la concurrence internationale comme celles qui prennent des risques en innovant doivent pouvoir bénéficier de souplesses pour rester agiles », « face au chômage des jeunes, il [Tony Blair] a obtenu de vrais succès en recourant à plus de flexibilité »... Qui suis-je ? Un petit indice : j’ai aussi déclaré « Je ne déferai pas pour le plaisir ce qu’a fait la droite » Je suis, je suis... Ségolène Royal, bien sûr ! Il faut reconnaître qu’elle annonce la couleur : elle dit franchement que si la gauche revient au pouvoir, ce sera pour mener une politique de droite ! 

Nucléaire en Iran : Bush, le pompier pyromane

Embourbé en Irak, Bush continue sa campagne guerrière pour prendre le contrôle de la région. Il bombe aujourd’hui le torse face à l’Iran et prépare l’opinion publique à une nouvelle intervention militaire. Pour ce faire, l’administration américaine, qui piétine le droit international à Guantanamo et torture des prisonniers dans les prisons de la CIA aux quatre coins du monde, invoque tour à tour, la question des droits de l’homme, celle du nucléaire ou le soutien du gouvernement iranien au terrorisme.Certes l'actuel gouvernement iranien aux mains des intégristes maintient son peuple sous une dictature moyenâgeuse.  Mais une intervention américaine ne pourra que renforcer le régime intégriste et rendre la situation au Moyen-Orient plus explosive encore.