Bilan de la répression en Birmanie: des milliers d'emprisonnés, des centaines de morts
RÉPRESSION ET FUITES:
déjà 4000 bonzes emprisonnés ,
plusieurs centaines de morts.
Des dizaines de moines bouddhistes ont été aperçus, mercredi, dans les gares de Rangoun, rapporte la BBC. Les bonzes essaieraient ainsi de quitter la principale ville de Birmanie, où la junte continue de réprimer les opposants au régime. Ils se seraient rabattus sur les gares après que les chauffeurs de bus eurent refusé de les emmener, par crainte de ne pas être autorisés à se ravitailler en carburant.
Par ailleurs, Der Spiegel rapporte, mercredi, le témoignage d'un commandant de l'armée birmane de 43 ans, ayant fui le pays avec son fils. Cet officier confirme que les soldats ont reçu l'ordre de tirer sur les manifestants et les moines. Sur la radio suédoise SR, il a parlé de plusieurs centaines de morts. L'homme, qui semble être le premier militaire birman à fuir le pays, se trouve actuellement à Bangkok et voudrait obtenir l'asile politique en Norvège ou en Suède.
De nombreux témoignages sur place ont fait état, à partir du 27 septembre, de raids de l'armée dans les monastères en pleine nuit, alors que le couvre-feu en vigueur de 21 heures à 5 heures du matin empêchait la population de sortir de chez elle. Au cours de ces raids, des centaines de bonzes ont été arrêtés et emmenés vers des destinations inconnues. Les religieux bouddhistes avaient pris la tête de la révolte en défilant par dizaines de milliers dans les rues des principales villes de Birmanie à partir du 18 septembre, entraînant les habitants dans leur sillage.
Selon la BBC, jusqu'ici bien informée sur les événements de Birmanie, notamment grâce à son service en langue birmane, 4 000 bonzes au total ont été arrêtés la semaine dernière et plusieurs d'entre eux ont été tués. Ils seraient aujourd'hui détenus dans un ancien champ de courses et un institut technologique à Rangoun, mais devraient bientôt être emmenés à l'extérieur de la ville.
TOUJOURS PAS DE VRAIES SANCTIONS CONTRE LA JUNTE BIRMANE
Les vingt-sept pays européens sont tombés d'accord, mercredi 3 octobre, sur le principe d'un renforcement des sanctions contre la Birmanie, a indiqué la présidence portugaise, décision devrait être confirmée le 15 octobre par les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne, qui se retrouveront à Luxembourg.
La nature des sanctions n'a pas encore été précisée. La présidence européenne a précisé que les mesures ne seraient prises que si elles n'ont "pas d'impact négatif" pour la population birmane. La semaine dernière, l'Union européenne avait néanmoins souligné que les sanctions auraient peu d'effets et que les principaux partenaires commerciaux de la Birmanie (Chine, Inde et pays de l'Ansea – Association des nations du Sud-Est asiatique) devaient faire pression sur le pays.
La compagnie pétrolière française Total, mise sur la sellette pour des investissements dans le sud de la Birmanie, n'a pas été évoquée lors de la réunion.