"COMPLEMENTAIRE SANTE OBLIGATOIRE", MERCI HOLLANDE ET LA CFDT ?
Depuis janvier, tous les employeurs du secteur privé doivent faire bénéficier leurs salariés d'un contrat collectif de "complémentaire santé" et en financer au moins la moitié. Celle ci couvrira une partie des soins non remboursés par la Sécurité sociale. Alors, faut-il pour une fois dire merci au gouvernements et à ses syndicats aux ordres pour l’ANI ?
Cette mesure ne concerne que 400 000 personnes sur les 2,5 millions qui ne disposent pas d'une mutuelle, mais rien ne changera pour tous les autres, jeunes, étudiants, salariés du secteur public, personnes exclues ou ne pouvant accéder à la complémentaire.
Ces contrats collectifs, souvent négociés a minima, et dont le coût risque d'augmenter très vite, laisseront à la charge du salarié une partie parfois très importante des soins. A l'arrivée la facture restera salée!
Quand le salarié partira en retraite, l'aide de l'entreprise disparaîtra. Alors que ses revenus baisseront, son assurance santé augmentera considérablement.
La Sécurité sociale, victime des politiques d'austérité, des exonérations de cotisations sociales pour les employeurs (60 Milliards par an) ne couvre plus que 54% des soins hors hôpital. C'est dans cette brèche que s'engouffrent les sociétés d'assurances et des mutuelles chaque jour moins "mutualistes". La généralisation de la complémentaire santé est un nouveau pas vers un système "à l'américaine", ou l'on ne se soigne pas en fonction de ses besoins, mais de ses possibilités offertes par son contrat d'assurances et du "risque" que l'on représente.
A LOUVIERS OU AILLEURS, DE QUOI LES MUTUELLES LOCALES SONT-ELLES LE NOM ?
Une association, 2AH, va faire jouer la concurrence entre les assureurs pour obtenir un « meilleur » tarif sur le marché pour un paquet de »clients » potentiels. Voilà un autre résultat du démontage de la Sécu, depuis les ordonnances de Gaulle en 1967 jusqu’à la récente loi Touraine. Au point que l’article 1 de la loi Santé ne fait plus la distinction entre Sécu et complémentaires, déjà rendues obligatoires pour leur plus grand profit par l’ANI. Jusqu’au point où les complémentaires seront assez fortes pour organiser leurs propres réseaux de soins concurrentiels au détriment de la santé publique.
Les 70 ans de la vieille dame remettent à l’ordre du jour l’objectif du remboursement à 100% de tous les soins par la seule Sécu. C’est ambitieux, mais les profits faramineux de l’industrie pharmaceutique, tels que Sanofi Pasteur chez nous, le rendent réaliste. Plus besoin alors de replâtrages locaux à la sauce marchande !
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